Wyssbrod Peter
Metteur en scène
Artiste emblématique de la scène helvétique, Peter Wyssbrod se forme d’abord comme graphiste à la Kunstgewerbeschule de Bienne (1954-58). Il commence en amateur par jouer La Dernière Bande de Beckett, puis il suit à Berne les cours de danse-théâtre d’Harald Kreuzberg et de pantomime d’Ernst Georg Böttger (1965-68). Il développe dès lors un univers créatif personnel bâti sur la vérité et la sobriété du jeu, l’autodérision et la déconstruction des conventions théâtrales. Ses réalisations les plus importantes sont des solos de pantomime, spectacles qu’il garde en répertoire. Avec Hommage au théâtre, qu’il donne d’abord au Festival Mime in bewegig à Utrecht (1979), il se montre inénarrable en chanteur lyrique raté et dit ensuite tout Shakespeare à lui seul en quelques phrases et gestes magnifiques de comédien qui sont autant de catastrophes poétiques. Il donne d’abord à la Kellerbühne am Müllertor de Saint-Gall son dernier opus, Entracte (1981), spectacle qui joue sur toutes sortes de fins, de crimes et sur la mort du théâtre, s’achevant avec la neige tombant sur la scène vide. Par ailleurs, il réalise aussi une installation-performance, Parc, à l’Exposition des plasticiens suisses 1980, à Bâle et met en scène à Bienne l’Histoire du Soldat de Charles Ferdinand Ramuz et Strawinsky (1992), où il tient les rôles du Lecteur et du Diable. Pour les quinze ans du Théâtre du Crochetan à Monthey, il réalise lors de la fête de l’Association des musiciens suisses Images, une performance scénographique avec quatuor à cordes (2004). Pour le cinéma, il est aussi l’interprète principal de La Voix de son oeil (1983), puis le soliste et coscénariste pour Peter Wyssbrod en direct dans nos studios (1984), deux réalisations de Frédéric Gonseth. En 1984, il tient le rôle principal dans Martha Dubronski de Beat Kuert et dans Schalltot de Fred van der Kooij. Il est Pestalozzi dans FRS: Das Kino der Nation de Christoph Kühn (1994) et joue dans Bienvenue en Suisse de Léa Fazer (2004).
Il poursuit aussi une activité de peintre abstrait, travail qu’il expose à Bienne. Il enseigne la pantomime au Conservatoire de Bienne. Il reçoit le prix culturel du journal Biel-Bienne (1979), le prix du meilleur comédien au Festival international de la performance d’acteur à Cannes en 1985 et le prix culturel de la Ville de Bienne (1985).