Wahnich Sophie

Historienne

Directrice de recherches au CNRS, directrice de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain, membre du Centre de Recherches Historiques et du Laboratoire d’Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales, Sophie Wahnich est historienne.

Son travail porte sur la Révolution française et le temps présent. « J’ai choisi d’étudier l’histoire de la Révolution française pour comprendre l’envers de la xénophobie, car elle a violemment frappé ma famille » explique Sophie Wahnich, issue d’une famille juive d’Europe de l’Est qui a connu les camps de concentration.

L’historienne fait de la Révolution et des Lumières des « boussoles » et un « laboratoire » des questionnements actuels. Elle interroge notre présent en écoutant les conseils, avis et perplexités vécues de nos ancêtres révolutionnaires. Elle intègre à ses enquêtes l’étude des émotions, celles qui se déploient quand l’injustice, la trahison, l’oppression fabriquent la résistance des acteurs qui tentent de frayer un chemin révolutionnaire. Sophie Wahnich a par ailleurs travaillé sur la question des lieux du politique qu’elle met en rapport avec l’investissement des places par les peuples du monde arabe.

Madame Wahnich a notamment publié La Révolution française expliquée en images, 2019 ; La Révolution française n’est pas un mythe, 2017 ; Le radeau démocratique, chroniques des temps incertains, 2017 ; L’intelligence politique de la Révolution française, 2012 ; La longue patience du peuple : 1792, naissance de la République, 2008 ; La liberté ou la mort, 2003 ; L’impossible citoyen : l’étranger dans le discours de la Révolution française, 1997. Sa thèse avait pour sujet la notion d’étranger dans le discours de la Révolution française.

Sophie Wahnich est aussi une intellectuelle engagée, notamment dans le milieu éditorial. Elle est membre du comité de rédaction de la revue politique et culturelle Vacarme et elle dirige une collection dédiée à l’histoire (L’histoire rejouée) au sein de la maison d’édition indépendante Les Prairies ordinaires.

Elle est aussi engagée dans divers collectifs. Elle a par exemple appartenu au bureau du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire et elle a participé, en 2015, à la création des conseils d’urgence citoyenne. Elle dénonce, enfin, une « privatisation du savoir » qui l’amène à être la candidate du Parti pirate dans la 12e circonscription des Hauts-de-Seine à l’occasion des élections législatives 2012.