La rage
Durant la saison 2024-25, dans le canton du Jura, ce groupe explore la thématique de la rage.
Il rassemble des retraitées, la comédienne Clémence Mermet et les médiateurices Fanny Krähenbühl et Nicolas Steullet.
© Photographie de Tony Dočekal (2023)
Présentation
Dans son poème Lady Lazarus (1965), l’écrivaine américaine Sylvia Plath exprime une rage viscérale envers tous ceux qui entravent son autonomie et cherchent à exercer une forme de contrôle sur elle, que ce soit de manière réelle ou symbolique. À travers des images aussi violentes que provocantes, Plath propose une critique du patriarcat et fait de sa rage une arme poétique. Son texte est un cri de révolte contre l’instrumentalisation de sa vulnérabilité et la brutalité d’un monde qu’elle décrit comme insensible.
Souvent perçue comme une émotion négative, la rage peut-elle être transformée en force créatrice comme en témoigne le poème de Sylvia Plath lui-même ? La rage est-elle un moteur de changement ou est-elle toujours destructrice ? Peut-elle jouer un rôle dans la quête de justice et de révolte sociale qui anime certaines personnes de nos jours ? Ou, au contraire, risque-t-elle de conduire à la violence et à la division, en exacerbant les conflits ?
Activités
De manière à interroger la thématique de la rage, le groupe :
- prend part à une représentation du spectacle Fury Room de Fanny Krähenbühl au Théâtre du Jura
- se rend au Musée jurassien d'art et d'histoire pour découvrir l'exposition "La Bible de Moutier-Grandval fait son retour dans le Jura en 2025"
- assiste à la projection d'un film
- découvre le spectacle La Visite de la vieille dame de la Cie de Facto et Nathalie Sandoz à Nebia
- rencontre Jean-Claude Rebetez
Participant·es
Le groupe est constitué de 13 femmes retraitées issues de l'InfoQuartier Mâche à Bienne.
Intervenant·es
Spectacles
Fury Room
Dans ce seule en scène, Fanny Krähenbühl s’empare de La Cadette pour la transformer en sa «Fury room» personnelle. Dans ces petites chambres aménagées et insonorisées, les citoyen·nes peuvent, pour une modique somme, défoncer du matériel quotidien avec pour objectif un développement personnel.
La comédienne devrait donc en ressortir mouillée de sueur dans une douce euphorie post-cathartique. Pourtant, il y a dans ces espaces confinés une mise à nu d’émotions à la fois diabolisées, insupportables, violentes, cachées mais aussi nécessaires et salvatrices pour notre société.
La Visite de la vieille dame
Claire Zahanassian, partie très jeune de son village natal, enceinte et délaissée par son amant, revient des décennies plus tard, en grande dame, vieille et richissime, attisant les convoitises. Le bon peuple de Güllen compte bien lui soutirer quelques millions pour redonner à cette petite bourgade le lustre perdu. Or, la jeune fille d’autrefois, sacrifiée au nom de la bien-pensance, a laissé place à une femme puissante qui vient aujourd’hui régler ses comptes… Vengeance monstrueuse ou rétablissement de la justice ? Le miroir tendu par Friedrich Dürrenmatt à la société pour en exposer les failles garde, 70 ans après, son écriture et dans l’ère post-MeToo, toute son acuité.