Retour sur la production artistique
La restitution publique du groupe Bataille a eu lieu le lundi 10 septembre à 17h30 dans les locaux de Cité Seniors. Les spectateur·trice·s présent·e·s ont eu droit à une performance imaginée par le musicien Jonas Kocher et incarnée par les participantes et médiateur·trice de ce parcours.
Par Nicolas Joray (médiateur culturel) et Laure Gallegos (médiatrice culturelle)
Assis·e·s à des tables et dispersé·e·s dans l’espace, les participant·e·s et médiateur·trice portaient des casques d’écoute reliés à un lecteur MP3. Celui-ci diffusait des instructions préalablement pensées et enregistrées par Jonas Kocher. Instructions qui faisaient écho aux différents moments que nous avons vécus durant ce parcours. Par exemple, l’enregistrement nous demandait de décrire un objet que nous avions apporté, de réciter des phrases qui avaient été prononcées durant nos rencontres, de rire ou d’effectuer quelques mouvements.
Le tout composait ainsi une partition à plusieurs voix et corps qui donnait à voir et à entendre des fragments de ce que nous avions vécu autour de la thématique des valeurs. Les sons souvent discrets produits par l’accordéon de Jonas Kocher fonctionnaient comme le liant de cette performance. Le fait que les participant·e·s étaient dispersé·e·s dans l’espace et intervenaient à tour de rôle impliquait une écoute attentive de la part des spectateur·trice·s. Cette écoute attentive, nous avait affirmé Jonas Kocher précédemment, est une valeur qu’il trouve importante et qu’il essaie de véhiculer dans son travail.
Le nombre d’auditeur·trice·s présent·e·s convenait bien à cette écoute attentive, intimiste. Une dizaine de personne a assisté à la présentation.
Plus tôt dans l’après-midi, nous nous sommes rencontré·e·s afin de procéder aux ajustements techniques et au placement dans l’espace. Il s’agissait de régler les lecteurs MP3 afin que chaque partition sonore débute en même temps.
Certaines participantes nous ont affirmé que c’était leur première expérience du genre. D’abord surprises de la proposition lorsque Jonas la leur a expliquée il y a quelques mois, elles se sont merveilleusement prises au jeu. De notre point de vue de médiateur·trice, cette façon de clore le parcours nous a pleinement satisfait : elle cristallisait de façon impressionniste ce que nous avons traversé et permettait un moment de partage convivial.
Les cinq participantes présentes nous ont dit être intéressées à rejoindre le chœur Pylade. Nous espérons ainsi les recroiser au détour d’un spectacle ou d’une veillée de la Marmite.
Retour de Jonas Kocher
Ce qui était particulièrement intéressant pour moi, en tant qu’artiste dans l’expérience de La Marmite tenait à ce que ma pratique et mes questionnements artistiques étaient présents à chaque moment lors de nos rencontres, discussions et autres visites, comme une chose sous-jacente en dialogue avec nos expériences collectives au sein du groupe – cela de façon très naturelle. Ces deux niveaux sont entrés en résonance de façon subtile et sensible pendant toute la durée du projet pour se rencontrer brièvement dans le même espace-temps lors de la création partagée. Le projet de La Marmite a été une très belle expérience humaine et artistique qui résonne encore en moi maintenant quelques mois après.