Spectacle "Unitile"

Première sortie culturelle du groupe Bataille 28 février 2018
Spectacle de danse de la compagnie Foofwa d’Imobilité: Unitile – Association pour la danse contemporaine de Genève (ADC)

Lors de notre première sortie culturelle avec le groupe Bataille, nous nous sommes rendus à l’ADC pour voir le spectacle de danse contemporaine de la compagnie Foofwa d’Immobilité intitulé Unitile. Nous avions rendez-vous une demi-heure avant le commencement de la représentation afin d’avoir le temps de nous retrouver, de discuter et de prendre possession du lieu. Nous avons eu le temps de boire un thé avec certaines des participantes et de discuter afin de faire plus ample connaissance. Certaines d’entre elles étaient déjà venues à l’ADC, il y a longtemps, et étaient contentes de retrouver ce lieu.

Nous avons pu lire le descriptif du spectacle (donné à l’entrée) et prendre connaissance du mot de bienvenue du chorégraphe Foofwa qui encourageait les spectateurs à se sentir libre de se déplacer à tout moment lors du spectacle.

Une des consignes pour ce spectacle était que les spectateurs devaient laisser leurs chaussures et leur sac à l’extérieur de la salle afin de faciliter la circulation de toutes les personnes. L’annonce de cette nouvelle a généré quelques tensions et interrogations car il est vrai qu’il n’est pas habituel de se retrouver en chaussette lors d’un spectacle, surtout lorsqu’il fait froid. Le fait de laisser à l’extérieur son sac avec ses valeurs a inquiété plus d’une personne. Y aura-t-il quelqu’un qui va surveiller nos affaires durant la représentation ? Est-ce que je garde au moins mon porte-monnaie sur moi au cas où ?

Cette consigne a effectivement poussé tous les spectateurs loin de leur zone de confort habituelle et elle aura permis des échanges entre toutes les personnes présentes sur cette pré-organisation du spectacle. Une de nos participantes s’est inquiétée du fait qu’il y aurait peut-être une obligation de devoir rester debout ou de circuler. Nous l’avons tout de suite rassurée et lui disant qu’il y aurait des chaises et que, justement, chaque spectateur était libre de vivre son expérience comme il l’entendait et selon son envie.

Avant d’entrer dans la salle, nous avons dû tous nous doter de petites lampes de poche afin de pouvoir évoluer dans un environnement peu éclairé et pour pouvoir, à notre guise, mettre en lumière les différents éléments présents dans le lieu. Il était composé d’un côté par des gradins et de l’autre d’un espace libre (qui pourrait être considéré comme la scène). Les murs arboraient les différentes recherches faites par les danseurs sur le concept chorégraphique du spectacle (articles de journaux, carnet de bord, photos, dessins au stylo, etc.).

Les danseurs ont commencé par effectuer une longue descente depuis les gradins et entre les spectateurs alliant mouvements lents, chant et changement de vêtements. Arrivés en bas des gradins, ils ont enchaîné différentes compositions collectives de mouvements permettant à chacun d’y voir à la fois un ensemble organique, mécanique ou toute autre chose. Ensuite, les danseurs se sont mélangés de plus en plus au public, créant avec lui des danses et des ensembles inédits.

Lors de cette représentation, nous avons donc pu nous mélanger aux danseurs, danser avec eux, nous assoir ou nous coucher par terre, utiliser notre lampe de poche pour effectuer certaines lectures de documents collés sur le mur ou encore éclairer le corps des danseurs.

Certaines de nos participantes nous ont dit qu’au final on peut regarder autant les danseurs que les spectateurs et, qu’au bout du compte, on ne sait plus qui fait vraiment partie du spectacle ou pas.

A la sortie de cette représentation, nos participantes étaient contentes d’avoir pu contribuer à cette expérience. Une d’entre elles nous a dit que ce type de spectacle lui rappelait la troupe du Living Theatre, créée à New York à la fin des années quarante, et qui était venue en 1968 à Genève. Ces artistes aussi remettaient en question la position et la participation du spectateur dans la représentation théâtrale. Cette participante nous a raconté qu’à l’époque la venue de cette troupe avait fait scandale. Grâce à son expérience personnelle, nous avons pu continuer à discuter informellement un petit moment sur le Living Theatre et les divers courants artistiques qui ont pu s’en inspirer depuis lors, avant de nous dire au revoir.

Laure Gallegos et Nicolas Joray

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