Après le film et avant l’exposition
Par Tom Kaeser et Nicolas Joray, médiateurs culturels
Une semaine après le film, nous retrouvons l’entier des participant-e-s pour une matinée en deux parties. La première se déroule dans les locaux du SEMO, la seconde dans l’atelier de l’artiste qui accompagne notre parcours, Léopold Rabus.
Nous demandons d’abord aux personnes présentes durant la projection de décrire leur appréciation du film au reste du groupe et d’identifier les différences avec l’épisode des Simpsons vu lors de la séance de préparation.
Nous avons jugé opportun de ne pas consacrer plus de temps au retour sur le film, étant donné qu’une large partie du groupe n’a pas assisté à la projection. Nous avons plutôt abordé les thématiques relatives à l’anthropologie pour préparer la sortie au Musée d’Ethnographie de Neuchâtel prévue peu de temps après.
Perspectives anthropologiques
Sous la forme d’un bref cours magistral, nous introduisons un concept et un courant anthropologique qui nous semblent être des éléments pertinents pour faire le pont entre notre thématique et la visite au musée :
1-L’ethnocentrisme – Ce concept est utile pour qualifier le regard que peuvent porter des membres d’un groupe social sur un autre groupe social. L’ethnocentrisme consiste à appliquer les catégories d’un groupe à un autre contexte. Ce qui mène souvent à une dévalorisation de pratiques ou représentations qui ne sont pas les siennes. Par exemple, la notion de “sociétés sous-développées” est ethnocentrique : on juge une autre société selon des critères qui ne sont pas forcément pertinents pour elle (le produit intérieur brut, l’utilisation de techniques industrielles, la laïcité, etc.). L’étiquette de “sauvage” ne relève-t-elle pas de cet ethnocentrisme ?
2-L’évolutionnisme – Il s’agit d’un des premiers courants de l’anthropologie ou de l’ethnologie qui consistait à hiérarchiser les groupes sociaux selon différents critères, que l’on considère aujourd’hui comme ethnocentriques. Lewis Morgan (1818-1881) est un représentant de ce mouvement. Il a distingué trois stades qu’il considérait comme les stades principaux dans l’évolution de toute société humaine : l’état sauvage (cueillette, début du langage, horde) ; la barbarie (poterie, élevage, culture de plantes) ; la civilisation (écriture alphabétique, agriculture à grande échelle, défrichage de forêts).
Chez l’artiste
La deuxième partie de la matinée peut désormais débuter. A pied et sous la pluie, nous prenons le chemin de l’atelier de Léopold Rabus. Après une vingtaine de minutes, nous arrivons devant la porte d’entrée. Léo nous ouvre la porte : il est couvert de peinture, la musique est forte, il y a des oiseaux et des limaces peints partout.
Nous nous asseyons à une grande table que nous recouvrons de miettes en dégustant des croissants. Léo nous explique que ses tableaux seront exposés tantôt dans un musée de Neuchâtel et que les tableaux garnis d’animaux vont être emballés pour le transport.
Nous nous promenons ensuite dans l’atelier et y découvrons, en plus des tableaux, des œuvres tricotées et brodées créées par sa mère ainsi que des cuves de bière fraîchement brassée.
Finalement, Léo dévoile sa suggestion de création commune au groupe : nous allons préparer de la peinture dans son atelier, et quelques semaines plus tard nous monterons au Locle dans une grotte pour y peindre des animaux. Étonnement, mystère et réjouissance.