Visite au MEG

Sixième rencontre

Colportage interdit !

Visite de l’exposition permanente du Musée d’ethnographie de Genève (MEG) s’arrêtant sur des objets ayant trait à la notion de commerce.

Pour notre dernière sortie, Cathy et moi avons décidé de mettre les grands moyens. Nous avons convié le groupe un dimanche, 11h. Après la visite qui doit durer une heure, nous avons réservé une grande table sur la Terrasse du MEG. Nous sommes presque tous là, il fait chaud, il fait beau.

Evelyne Hurtaud guide-conférencière, nous emmène dans l’antre du MEG, au 2e sous-sol, là où se situe la collection permanente.

Une armoire en bois, d’à peu près un mètre de haut, munie de deux bretelles. Dès le 17e, c’est ainsi accoutré que le colporteur chemine par monts et par vaux. Il tisse de véritables liens d’amitié, amène aux paysans des vallées les plus reculées ce dont ils ont besoin. Son armoire pèse à elle seule plus de dix kilos. Il repart avec ses commandes, pour ne revenir qu’au printemps ou à l’automne suivant.

A partir du 18e sa profession devient extrêmement réglementée. Il est muni de ce que l’on pourrait nommer aujourd’hui un passeport. Plus tard l’arrivée du chemin de fer modifie considérablement sa routine et finit par avoir raison de sa profession.

Parmi les conteuses, on se souvient d’un temps où le boulanger passait dans les villages avec sa petite camionnette. Il klaxonnait fort pour que tout le monde l’entende : « Oui, oui je connais un petit village en Suisse allemande où c’est encore comme ça ! ». Annick se souvient du rémouleur : « Tu pouvais aller faire aiguiser tes couteaux, plutôt que de les jeter. » Et du loueur d’alambic ? « En automne tu pouvais emmener tes poires, distiller du schnaps ».

Plus loin nous découvrons un casque de soldat africain décoré de petits coquillages et de boutons blancs. Persida adore. Les boutons sont totalement détournés de leur fonction d’usage pour devenir bijoux, signe d’opulence. Ce qui est rare prend de la valeur. Rare pour les uns, abondant pour les autres. On revient à l’intérêt de l’échange et à ce qui devrait s’exprimer avant tout, d’après nous, sous forme de solidarité.

On se dirige maintenant vers l’Océanie. Un modèle de catamaran nous attend. Un catamaran ? Non, c’est simplement le tout premier modèle de bateau connu et utilisé dans le Pacifique. Un catamaran je vous dis, le même modèle !
A côté, des bouts de bâtons qui s’enchevêtrent pour former un tableau. Un tableau non, une carte ! C’est ainsi que les jeunes apprentis devaient étudier les vents et les courants marins. Pas question de le prendre à bord, l’ancêtre de la carte et du GPS est appris par cœur – exigence minimale du jeune étudiant s’il veut être autorisé à prendre la mer.

Après cet incroyable voyage dans le temps, nous nous installons à la terrasse du MEG. Cette fois, pas question de parler commerce. Nous parlons de nous, de nos vies, de nos histoires, et ça fait du bien. On cause de tout et de rien. Pour ceux qui le souhaitent, un petit rosé accompagne le repas.

Sur cette terrasse ensoleillée nous décidons de faire nôtre une idée de Mathieu. Pour la prochaine fois nous nous invitons à amener chacun un objet qui nous tient à cœur en vue de l’échanger avec un autre participant. C’est l’occasion de parler de soi, c’est l’occasion d’être à l’écoute de l’autre. Les échanges se feront sur la base des désirs et des besoins de chacun.

L’expérience est insolite.

L’expérience est universelle

Echanger

Donner

Recevoir

Remercier

S’aimer

Ne jamais s’oublier

Commercer, au sens premier

Parcours lié