Une salle pleine à craquer
Pour notre quatrième sortie, nous avions rendez-vous au Cinéma Apollo de Neuchâtel. Au programme, le film d'animation La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit. Lors des échanges, j'avais communiqué que nous serions un groupe d'une vingtaine de personnes : on nous attribuait donc la petite salle, numéro 3, 93 places assises.
C'est tout de même dommage d'avoir autant de places vides pour un si beau film : avec Jasmine, notre coordinatrice de RECIF, on s'est décidée à inviter large. Elle a posté une belle affiche à la réception de RECIF, et on a fait passer le mot : n'hésitez pas à venir accompagnées !
En arrivant sur place, Noémie et Lucie sont déjà présentes, et je remarque une demi-douzaine de personnes dans l'entrée du cinéma. "Chouette, il y a du monde !" Noémie me regarde en souriant : "Tu n'as pas vu la salle…"
Elle est pleine à craquer. Une ribambelle d'enfants et d'adolescents, mais aussi des personnes plus âgées, familles, couples, et au milieu de cette marée humaine, je repère l'une ou l'autre des participantes. L'événement a eu un succès inespéré, à tel point que quelques personnes ont malheureusement dû rebrousser chemin. Noémie n'a pas tort quand elle relève qu'un tel succès, ça montre bien qu'il y a une vraie demande pour du cinéma accessible, si ce n'est gratuit. La sortie pour une famille peut représenter un sacré budget… L'équipe encadrante prend place sur les escaliers, tandis que les popcorns crissent sous les dents et que les murmures parcourent la salle comme des vagues. Le film va commencer.
J'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs moments, heureusement que la salle est plongée dans le noir. Mais quand les lumières se rallument, l'échange entre le programmateur Vincent et plusieurs personnes du public montre bien comme le film a touché tous les âges. Un petit garçon se lève pour dire qu'il a vraiment aimé. Loin des films bourrés d'action et de comédie, cette sobre et touchante proposition de Michael Dudok de Wit a su captiver même les plus jeunes.
On se retrouve à quelques-unes de La Marmite dans l'entrée : je n'étais pas la seule à lâcher quelques larmes. Les images, la musique, et ce cycle de la vie qui nous concerne toutes : on aura l'occasion d'en parler le dimanche suivant, de l'exprimer en peinture. D'après les sondages, c'est le moment fort du parcours, et il reste cette question, lancinante, qui occupe plusieurs d'entre nous - pourquoi la tortue rouge doit-elle mourir ? Pourquoi doit-elle se transformer ?