"INACTUELS" au TPR
Troisième sortie au TPR - Théâtre populaire romand. La sortie a eu lieu le 16 mars 2024. La séance de préparation le 6 mars et le retour le 20 mars.
INACTUELS est un spectacle de clown contemporain. Le temps consacré à la préparation du spectacle a été écourté car, lors de la rencontre prévue pour la préparation, nous avons eu la possibilité de visiter le lieu dans lequel le groupe pourra présenter sa création collective. Cette visite était très enrichissante et le groupe peut à présent se projeter dans la présentation de leur création collective.
La préparation s’est ainsi résumée à une présentation générale du thème et des comédiens. Ceux-ci interrogent la question métaphysique de « qu’est-ce qui nous dirige ? », du « pourquoi fait-on ce que l’on fait ». Il a cependant été décidé qu’à l’issue du spectacle le groupe pourrait rester pour boire un verre tous ensemble. Le rendez-vous est donc pris et chacun se réjouit.
Ce samedi 16 mars, chacune et chacun arrive peu à peu. On voit se dessiner des liens (pourrions-nous déjà parler d’amitiés ?) entre les participantes et participants. On s’installe sur le gradin, face à une scène qui ressemble à un « joyeux bordel », expression utilisée par un participant lors de la discussion du retour du spectacle. Des écrans. Les objets du quotidien, des cartons, une plante verte. Que va-t-il se passer ?
Le spectacle commence sans que l’on ne s’en rende tout à fait compte. Tout à coup les comédiens sont là, parlent entre eux, nous parlent, font des monologues. Est-ce que tout est écrit ou y a-t-il une part d’improvisation ? Plusieurs passages sont en espagnol, oral et écrit. Cela n’était pas annoncé et nous déstabilise un peu. Tout au long du spectacle, qui dure près de deux heures, soit 30 minutes de plus que le temps initialement annoncé, nous sommes entrainé·es aux limites de l’absurde. Les comédiens franchissent à plusieurs reprises le 4e mur en s’adressant au public, voire en interagissant avec lui. Un de nos participants se pique au jeu et entame un échange avec un des comédiens. Étonnement, sourires, incompréhension, toutes les émotions se lisent sur les visages des membres du groupe et du public.
Le spectacle lui s’allonge, le propos se dilate. Les uns et les autres gigotent, d’autres s’en vont. La fatigue se fait sentir et c’est avec un certain soulagement que l’on accueille les applaudissements finaux.
Prendre l’air pour fumer une cigarette est un moment de respiration important pour plusieurs membres du groupe. On les retrouve ensuite pour boire un verre dans le foyer du théâtre de Beau-Site. Trop tôt pour pouvoir dire comment l’on se sent, tellement ce spectacle a bousculé les codes habituels du théâtre. On nous propose de rencontrer les comédiens. Cette proposition inattendue est stimulante mais aussi un peu intimidante. Les échanges sont spontanés, les comédiens sont habitués à rencontrer leur public. Le foyer est vide. Il est temps de se dire au revoir.
Le retour sur le spectacle est l’occasion d’échanges extrêmement riches. Comme lors de One Song, nous invitions les participants et participants à échanger en petit groupe : ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu, ce que j’ai ressenti. La diversité des parcours et des personnalités génère des multitudes d’accueil de ce spectacle. La confiance. Un participant nous a expliqué être parti en raison de l’incompréhension qu’il avait de ce spectacle. Il nous dit combien cette incompréhension lui avait renvoyé une image de sa propre incompétence. Il a pu dire combien le fait de pouvoir échanger avec d’autres sur cette incompréhension lui a fait du bien.