Préparation à la rencontre avec Noemi Michel

Lundi 24 février

Tilo présente l’intellectuelle Noemi Michel à Palabres, d’après le titre de son travail et les théories du féminisme noir américain. Il s’agit de commencer un travail artistique plus approfondi sur le thème de l’étrange, notamment pictural.

16 personnes sont intéressées pour venir à la préparation et à la rencontre. Certaines personnes ne peuvent pas se libérer assez tôt pour la rencontre avec l’intellectuelle, de 17h à 18h30. D’autres pourraient « avoir du mal à se représenter ce qu’on va faire, ce qu’on va apprendre dans la préparation » dit une participante.

Tilo envoie un message sur le groupe de la marmite pour nous inviter dans l’ancien hôtel 5 étoiles qui est maintenant la HEP, av de Cour à Lausanne, avec un pique-nique canadien, de 18h30 à 21h le lendemain.

Mardi 25 février

Une averse de pluie froide et dure au moment où chacun sort de chez soi pour se rendre au rendez-vous a raison de quelques présences. Nous nous retrouvons à deux médiatrices, l’artiste, deux relais de l’association et 5 participants autour d’une table fournie en hummus (surtout) pains divers, chips, pop corn et un filet d’oranges.

En Afrique de l’Ouest le pain est trop sucré. Nous commentons les pains différents.

Nous visitons le nouvel espace du Jeu de Peindre, selon la méthode d’Arno Stern, conceptualisé pour les orphelins rescapés de la deuxième guerre. Un espace clos, le « clos-lieu », sans fenêtre, des couleurs (qui durent un an), deux litres d’eau, des murs. Un investissement low-tech où tout un chacun, adulte, enfant, peut venir peindre librement, entouré par celui qui est là pour soutenir, en silence, sans rien montrer, commenter, expliquer, enseigner, critiquer, voir.

Juste nettoyer quand on dit « tache », punaiser une page blanche quand on dit « feuille ». Pas d’œuvre au mur, nulle part.

Les groupes ouverts à la HEP sont déjà pleins. Ruth aimerait en savoir plus, nous mentionnons le livre de référence (Le jeu de peindre, Arno Stern, 2011), et prêtons un DVD dans lequel il est fait mention de ce travail (Alphabet, Erwin Wagenhofer, Autriche, 2013).

Nous voyons ensuite l’atelier-bois, conçu comme un fablab, ouvert un soir par semaine, avec des machines et du matériel à disposition.

Là nous entamons une discussion plus approfondie sur l’étrange.

L’Etrange correspond-il à une sensation, un vécu ? L’Etrange est-il une pensée, un concept ? L’Etrange est-il la liberté ? Quelle est notre réaction face à l’Etrange ? Le dialogue se poursuit entre narration, reformulation et aphorismes. Modifications corporelles, première sensation de l’étrange, morale, subjectivité, norme, liberté sont des thèmes abordés.

Nous rejoignons ensuite Tilo qui a préparé un studio photo. Celles qui doivent partir plus tôt commencent à poser, en utilisant des miroirs pour voir leurs voisins et voisines. Ensuite nous arrivons à ce que les visages d’autres apparaissent dans les miroirs sur la photo. C’est un travail précis et fastidieux de peaufiner les lumières et points de vue.

A un moment Yaquub cherche un objet dur, comme un stylo, une baguette. Il froisse une feuille A4 afin d’en faire un « bâton » et propose le jeu du bâton qu’il fait en théâtre avec Joël à l’espace Embellemur. Il propose de mener ce jeu pour la rencontre. Tilo place les duo devant le mur jaune, sous le néon, et filme cette danse improvisée. Le détournement de la feuille, objet quotidien de photocopie, en instrument de danse, lui plait.

Tilo montre quelques photographies surréalistes (Duchamp, Aragon, Breton) qui ont utilisé les miroirs. Il nous allèche avec une application qui permet de faire apparaitre des hologrammes de danseurs sur le parvis de la HEP (conçue par Gilles Jobin).

Le participant qui s’occupe d’enfants d’un foyer EVAM le reste du temps viendra dans ces locaux pour les réchauffer quand ils joueront au parc de Milan. Nous lisons les petites annonces de recherches de répétiteurs, collocations ou cours de langues dans le hall de la HEP.

 

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