Réenchanter
Durant la saison 2024-25, dans le canton de Valais, ce groupe explore la thématique du réenchantement.
Il rassemble des résident·es de la Fondation Emera, l'artiste Laurence Piaget-Dubuis et les médiateurices Delphine Ançay et Christophe Burgess.
© Alfred Rehfous, Saillon, plaine et montagnes (env. 1913)
Présentation
Dans Les cimes du désespoir (1934), l’écrivain tchèque Emil Cioran explore la question du désenchantement en s’intéressant à façon dont l’humain fait face à l'absurde, la souffrance et la vacuité de son existence. Loin d’être uniquement négatif, le désespoir devient sous la plume de Cioran une source de lucidité, puisque l’auteur suggère qu’en l’acceptant pleinement, l'Homme accède à une forme d'authenticité ou de grandeur tragique. Le désenchantement offrirait ainsi une façon de vivre où la douleur, tout en étant un abîme, se ferait aussi source d'élévation.
Alors que Cioran voit dans le désespoir une forme de lucidité et d'authenticité, on peut se demander si à l’échelle collective et face aux défis contemporains, un réenchantement du monde ne pourrait pas ouvrir la voie vers un sens renouvelé de nos existences. Comment redéfinir nos valeurs et réinventer un avenir plus harmonieux, lorsque les crises sociales et climatiques semblent déstabiliser nos repères ?
Activités
De manière à interroger la thématique du réenchantement, le groupe :
- prend part à une représentation du spectacle Les Enfants du Rhône de RGB Project au Théâtres Les Halles à Sierre
- se rend au Musée d'histoire du Valais pour découvrir l'exposition "Valais Sound System"
- assiste à la projection du film
- découvre le spectacle La grosse déprime du Collectif moitié moitié moitié au théâtre Le Spot à Sion
- rencontre Laurent Horvath
Participant·es
Le groupe est constitué de personnes résidant dans plusieurs foyers de la Fondation Emera : Derborence et Mont d'Orge à Sion et Arpille à Martigny.
Intervenant·es
Spectacles
Les Enfants du Rhône
Ceci est une histoire vraie. Elle se passe en 2112. Vous en faites partie.
Nous nous trouvons dans le bassin versant du Rhône. Nous y habitons l’une ou l’autre des trois communautés le constituant. Nous nous réunissons dans le Terrâtre pour rendre hommage à la dernière de nos grands-mères, née en 1990 et décédée il y a peu. Lors de la cérémonie, nos langues se délient et un conflit éclate quant à l’avenir à donner à nos récits.
Dans quelles fictions vit-on ? Et dans lesquelles aimerions-nous vivre ? Saurons-nous écouter les histoires que nous murmure le Rhône ? La pièce invite le public à entrer dans une fable, un chant, une joute, des improvisations : un récit-fleuve où le pouvoir de l’imagination est à l’œuvre pour un futur topique.
La grosse déprime
En pleine déprime financière et nerveuse, le Collectif moitié moitié moitié a décidé d’arrêter de ne rien comprendre aux théories économiques qui structurent notre vie sociale. Il part enquêter sur les traces de ses préceptes à la recherche d’équations rigolotes, de jolies balances budgétaires et d’une brutale envie de réinventer le monde. À mi-chemin entre la conférence chantée et la comédie policière suédoise, La Grosse Déprime fait péter les caisses publiques à grands coups d’explications énervantes, de jeux de mots inédits et de chansons qui font du bien.