L'image
Durant la saison 2024-25, dans le canton de Genève, ce groupe explore la thématique de l'image.
Il rassemble des jeunes LGBTQI+ du Refuge, l'artiste Giona Mottura et les médiatricexs Ailén Bilat Giorgis et Thaïs Venetz.
© Frances Goodman, Red Head (2024)
Présentation
En 1972, en pleine guerre du Vietnam, le photographe Nick Ut prend la photo d’une petite fille brûlée par le napalm des bombes qui ont été larguées sur son village. Entièrement nue, l’enfant de 9 ans court face à l’objectif, en pleurs. Cette image d’une grande puissance a choqué le monde entier et est devenue en quelques jours le symbole de l'horreur de cette guerre. Elle illustre le pouvoir des images qui peuvent servir d’outils capables de d’inciter à l’action en suscitant une vive émotion collective.
Les images occupent aujourd'hui une place omniprésente dans notre quotidien. Bien plus que de simples représentations du réel, elles sont de redoutables instruments de manipulation et de persuasion qui façonnent notre compréhension du monde. Dans un environnement où les deepfakes brouillent les frontières entre réalité et fiction, il semble primordial de développer un regard critique afin de comprendre comment les images influencent nos perceptions, nos émotions et nos décisions.
Activités
De manière à interroger la thématique de l'image, le groupe :
- prend part à une représentation du spectacle Cyrano de Bergerac de Lola Giouse à la Comédie de Genève
- se rend au Musée d'ethnographie de Genève pour découvrir l'exposition Rencontres questionnant l'autorité muséale et les pratiques photographiques traditionnelles
- assiste à la projection du film Reas de Lola Arias à Fonction:cinéma
- découvre le spectacle Pauvres garçons de Davide Brancato au Théâtre Saint-Gervais
- rencontre Camilla Paolino, chercheuse à l'Université de Genève et curatrice
Intervenant·es
Spectacles
Cyrano de Bergerac
L’œuvre d’Edmond Rostand est un hit absolu, un joyau théâtral d’une musicalité et d’une liberté extrêmes, qui tutoie les succès pop et les battles de rap.
Certains vers claquent comme des punchlines, on en connaît d’autres par cœur, sa popularité n’a d’égale que celle de ses adaptations cinématographiques les plus connues.
Lola Giouse et son équipe s’emparent de ce texte allègre, trop longtemps réduit au morceau de bravoure d’un acteur de type « monstre sacré ».
Elles le confrontent à nos utopies contemporaines pour le faire résonner nouvellement : musique live, adresses au public et distribution strictement féminine permettent d’ancrer le spectacle dans le présent et d’envisager le triangle amoureux que forment Cyrano, Roxane et Christian de façon résolument queer et féministe.
Adolescente, Lola Giouse a joué Cyrano, un rôle qui ouvre les possibles pour une actrice. Par ce spectacle, la metteuse en scène se réapproprie sa propre histoire, elle lui offre une revanche joyeuse et collective, qui laisse à chacune l’opportunité de multiplier les identités, d’écrire sa partition et de déclarer sa flamme.
Pauvres garçons
Parce que l’acteur-créateur Davide Brancato croit à la puissance de la culture pop, il perçoit dans Bohemian Rhapsody – tube légendaire du groupe Queen – de troublants échos avec son parcours personnel. Avec sa sensualité lyrique, Freddie Mercury chante la destinée d’un être piégé dans sa solitude «Open your eyes, look up to the sky and see: I’m just a poor boy, I need no sympathy». Pauvres garçons raconte la trajectoire d’un jeune homme né au cœur du Jura, dans un environnement régi par des traditions rigides, un garçon dont l’entourage attend force et virilité. Défier les diktats patriarcaux lui permet de se redéfinir dans ce contexte rural, et, au fil de sa quête, de se forger son identité profonde. C’est quoi être un homme aujourd’hui? Et si on ne naissait pas homme, si on le devenait? Ce solo explore les questions du genre, de la construction identitaire, de la construction sociale, de la confession nocturne, du jour et de la nuit, du commencement et de la fin au travers des mots, de la musique et du corps.