Parcours

Henry David Thoreau

Durant la saison 2021-22 dans le canton du Jura, le Groupe Thoreau a exploré la thématique de l'isolement.

Il était constitué de parents et d'enfants de l'association Instruire en liberté, de l’artiste Léandre Ackermann et de la médiatrice Noémie Baudet.

Photographie d'Henry David Thoreau (1856) © Benjamin D. Maxham

Présentation

Quelle place pour l’individu isolé au sein du groupe, au sein de la démocratie ? L’isolement conduirait-il inévitablement à l’échec d’une vision collective, à l’égo-démocratie ? Ou, l’isolement et la désobéissance civile ne figureraient-elles que des conséquences inévitables de la mondialisation libérale ?

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La crise brutale et sans précédent que nous avons toutes et tous traversée nous a donné à expérimenter l’isolement en tant que point commun universel, quotidien subi et rupture de nos interactions sociales. Pour certain·es une contrainte, pour d’autres une aubaine, vivre sans les autres marque durablement les esprits, cristallise des angoisses ego-existentielles et/ou révèle notre essence notamment notre lien à la nature.

Activités

De manière à interroger la thématique de l'isolement, le Groupe Henry David Thoreau :

  • a assisté à la projection du film Ma vie de courgette réalisé par Claude Barras au Cinématographe de Tramelan ;
  • a rencontré la sociologue Marie-Noëlle Schurmans ;
  • s'est rendu aux Journées photographiques de Bienne pour y contempler des œuvres en résonance avec le thème ;
  • a pris part à une représentation de  Geh nicht in den Wald, Im Wald Ist der Wald au Théâtre du Jura, de la chorégraphe Tabea Martin ;
  • a découvert Super Bruno – spectacle plurilingue créé par les artistes Sibylle Mumenthaler et Ute Sengebusch au Roxy Birfelden.

Groupe

Le Groupe Henry David Thoreau porte le nom du philosophe, naturaliste et poète américain auteur de Walden ou la vie dans les bois. Thoreau vit un temps seul dans une cabane près d’une rivière en autarcie. Thoreau prône une réforme morale de la société par la non-collaboration aux injustices des gouvernements. Pionnier de la décroissance, ses écrits, notamment son essai La désobéissance civile, sont régulièrement cités par des écologistes et adeptes de la simplicité volontaire en tant que source d’inspiration.

Participant·es

Les participants étaient un groupe intergénérationnel de parents pratiquant l’instruction en famille et leurs enfants issus de l'association Instruire en liberté.

Intervenant·es

Création partagée

LA CABANE

Née dans le prolongement de la crise sanitaire, la création partagée du groupe Henri David Thoreau porte sur le thème de l’isolement. Suite à un parcours de médiation culturelle durant 10 mois, organisé par La Marmite et le Théâtre du Jura, six familles jurassiennes membres de l’association Instruire en liberté ont dessiné et construit une cabane.

L'isolement est-il une condition nécessaire de la manifestation de nos richesses intérieures comme pourrait le donner à penser la retraite forestière de Thoreau ? Est-on jamais seul·e ? L’intériorité n’est-elle pas toujours le produit de nos vies sociales ? 

L’illustratrice jurassienne Léandre Ackermann – artiste du parcours – faisait remarquer, à l’occasion du vernissage dans le foyer du Théâtre du Jura, que les conditions de production de l’œuvre collaborative du groupe ne lui étaient pas habituelles – elle qui, ordinairement, travaille dans la solitude. Cette réflexion sur l’isolement, relevait-elle, lui a paradoxalement fourni l’occasion d’éprouver un collectif investi et joyeux.

L'oeuvre a pris la forme d’une « cabane illustrée » – sorte de production rupestre et textile – revenant sur les différentes étapes du parcours et certaines remarques frappantes entendues à l’occasion de celui-ci. Léandre Ackermann précise : « La cabane est un assemblage d'éléments que nous avons vus, expérimentés ou discutés tout au long du parcours : des voiles flottants dans plusieurs mises en scènes, les dessins agrandis comme lors des Journées photographiques de Bienne, les couleurs des photos thermiques (ou celles du film Ma Vie de Courgette)... Et bien sûr, la cabane de Thoreau ! »

La cabane se révèle fascinante par sa verticalité suspendue : de fait, jonchée sur des pieds d’éther, l’œuvre semble quasiment léviter. Quant à son faîte, il est composé de branchages. Comme si les racines véritables et fertiles de toute collectivité ne sauraient être que les fruits patients de l’ouvrage commun. 

Carnets de bord

Partenaires

La Marmite remercie les partenaires qui soutiennent la mise en oeuvre de ce parcours.